Category: Livres,Romans et littérature,Littérature française
Ciel d'acier Details
(Texte provisoire) New-York, 11 septembre 2001, début de matinée. John LaLiberté, dit Cat, Indien mohawk et ironworker (monteur d'acier), travaille au sommet d'un nouveau building à Manhattan. Le rugissement d'un Boeing au-dessus de sa tête, l'impact contre la première des tours jumelles, l'effondrement des Twin Towers : il assiste à la pire catastrophe de l'histoire américaine. Il en devient l'un des acteurs : il se précipite, comme des dizaines d'ironworkers, chalumeaux en main, pour participer, aux côtés des sauveteurs, au déblaiement des gravats, à la recherche de survivants, dans l'enfer de Ground Zero. Les indiens mohawks, canadiens ou américains, vivent dans des réserves près de Montréal ou à la frontière avec les États-Unis. Lors de la construction en 1886 d'un pont sur le Saint-Laurent, ils ont appris et aimé ce métier qui les a conduits sur tous les ponts, les gratte-ciel, les buildings du continent. Depuis six générations, ils construisent l'Amérique. La légende, fausse bien sûr, veut qu'ils ne connaissent pas le vertige. Certains marchent comme des chats sur des poutres de trente centimètres de large à des hauteurs vertigineuses. Ils ont appris de père en fils à apprivoiser la peur, à respecter le danger, à vivre et travailler là où les autres ne peuvent pas s'aventurer. Tous les Mohawks ont grandi "dans l'ombre des Twin Towers", comme disent les anciens dans la réserve de Kahnawake, près de Montréal. Mais John plus que tout autre : Jack LaLiberté, dit Tool, son père, est mort en les construisant, au printemps 1970, frappé par la foudre, précipité dans l'abîme. Ses amis ont caché au sommet de la tour Nord sa clef à mâchoire, son outil, son tomahawk. Dans l'effroyable magma de métal et de feu, John va partir à sa recherche. Dès lors, le fil du passé se dévide, nous remontons le temps, pénétrons dans l'histoire des Mohawks, du premier rivet porté au rouge dans un brasero de charbon jusqu'à la construction de la Liberty Tower, qui remplace aujourd'hui le World Trade Center. Embrassant plus d'un siècle, ce roman polyphonique nous présente l'épopée de cette tribu indienne, la seule à avoir gagné, par son travail et son courage, sa place dans le monde des Blancs, sans renier ses croyances et ses traditions. Sur les traces d'une famille d'ironworkers de légende, Michel Moutot, après un extraordinaire travail de documentation, croise les destinées de plusieurs générations d'ironworkers mohawks, bâtisseurs de l'Amérique. Michel Moutot, né à Narbonne en 1961, est journaliste à l'Agence France Presse (AFP). Correspondant à New York en 2001, il reçoit le prix Louis Hachette pour sa couverture des attentats du 11 septembre. En 1999 il remporte le prix Albert Londres, le plus prestigieux de la presse française, pour son travail sur la guerre du Kosovo. Correspondant à Lyon, Beyrouth, Nairobi et New York, il a couvert une quinzaine de conflits, dont les guerres du Golfe et d'ex-Yougoslavie. Il est reporter au siège de l'AFP à Paris, spécialiste des questions de terrorisme international, rentre d'Ukraine.

Reviews
Emballée ! Un livre riche qui m??a prise aux tripes et qui m??a incité à aller fouiller et creuser sur le net pour vérifier des infos et apprendre plein d??autres choses. Passionnant.« Un pan de l'histoire américaine très intéressant à découvrir et qui fait regarder les buildings et les ponts sous un tout autre angle. »A travers plusieurs périodes, l??auteur rend hommage aux ironworkers, ces charpentiers du fer chargés de construire ou démolir les gratte-ciel ou les ponts les plus hauts du monde.Les chapitres alternent l??histoire de plusieurs personnages de la même famille de Mohawks, tribu indienne du Canada, dont sont issus des générations d??ironworkers.3 périodes, 3 histoires prenantes.C??est avec John que démarre le livre. Nous sommes en 2001. Septembre 2001. Le 11.Un avion survole le chantier où travaille John. Si l??on connait le tragique événement qui s??en est suivi, on sait moins à quel point les secours ont été compliqués, difficiles moralement, physiquement, et ce qu??ils ont entrainé comme dommages collatéraux quant aux maladies diverses qui en ont résulté et qui se poursuivent encore de nos jours sur tous ceux qui ont prêté main forte.Les ironworkers ont fait parti de ses nombreux secouristes.C??est eux qui ont déblayé les décombres, découpé l??acier, les milliers de tonnes de poutres tordues et de ferraille entassées à la place des tours pour ouvrir des passages, des accès aux pompiers.L??auteur nous fait vivre de manière poignante ces journées, ces mois qui ont suivi la catastrophe. Le feu, la chaleur, le danger, l??espoir, la fatigue, la colère, la frustration, la poussière, l??horreur? jusqu??aux chiens qui refusaient de retourner faire les recherches et les stratagèmes mis en place pour les motiver à nouveau.Si en 2001, John est chargé de démolir les Twin Towers, c??est Jack, son père, qui les avait construites dans les années 70.Retour en arrière donc avec les chapitres qui nous racontent la construction de ces 2 tours hors du commun à la structure si particulière pour l??époque mais qui malheureusement a contribué, entre autre, à leur effondrement.On remontera plus loin dans le passé, au début des constructions des grands ponts avec l??histoire de Manish, ancêtre lui aussi de la famille de Jack et John.Nous sommes projetés dans les années 1884, au siège de Karthoum en Egypte, épisode dramatique de la guerre coloniale britannique où de nombreuses tribus telles que les Iroquois et les Mohawks, excellents navigateurs, furent sollicités pour remonter le Nil pour réapprovisionner les troupes en nourriture et armement.Puis nous sommes transportés en 1907 lors de la construction du formidable pont de Québec qui connaitra une tragédie d??envergure lui aussi.Une centaine d??ouvriers sur le pont le jour de la catastrophe, 76 morts, dont 33 des 38 Mohawks qui y travaillaient. Un drame pour la tribu des Mohawks qui leur fera prendre une décision capitale: jamais plus d??une équipe sur un même chantier afin que jamais plus il n??y ait de tombes collectives et autant de veuves et d??orphelins en même temps.Manish qui fera parti des rescapés sera injustement banni de Kahnawake, la réserve où vivent les Mohawks, jetant l??opprobre sur ses descendants.Toujours avec John, nous poursuivons la route jusqu??en 2011 et la construction de la One World Trade Center. « Le plus haut bâtiment de l??hémisphère Nord. »Un bel hommage à ces skywalkers, les marcheurs du ciel, issus de la tribu des Mohawks réputés pour ne pas avoir le vertige alors que ce n'est que pure légende.


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