Category: Livres,Romans et littérature,Littérature française
Black-Label/Graffiti/Poèmes nègres Details
Avec ses amis Léopold Sédar Senghor et Aimé Césaire, Léon-Gontran Damas est considéré comme le troisième « père fondateur » du mouvement de la négritude. Né à Cayenne en 1912, il connaît une enfance chaotique, et son parcours scolaire puis universitaire le mène successivement à Fort-de-France, à Meaux, à Paris. C?est là qu?il prend pleinement et douloureusement conscience de son identité « nègre », celle-ci s?exprimant dès ses premiers poèmes avec le soutien des surréalistes, notamment de Robert Desnos, en 1937, sous le titre de Pigments. Animateur du « Mouvement de larenaissance guyanais », il se lance dans l?action politique. Il est élu député de 1948 à 1951, puis opte pour une carrière de journaliste. Il multiplie les conférences à travers le monde, compose une anthologie des littératures francophones d?outre-mer et, finalement, accepte un poste d?enseignant àl?université Howard de Washington où il meurt d?un cancer de la gorge en 1978. L?oeuvre poétique de Léon-Gontran Damas exprime, clame, revendique un profond sentiment d?appartenance raciale, mais sans éclats lumineux ni accents triomphants. Le malaise existentiel de l?être noir est ici un mal-être torturant qui ne connaît de répit que dans la dérision et la lucidité conquise d?une parole directe, en crochets courts et uppercuts dirait-on, puisqu?elle adopte souvent un rythme de boxeur au combat. Black-Label, le long poème lamento de Damas, est devenu au fil des ans comme l?hymne blessé de l?âme nègre. Là, les désirs, les frustrations, les errements de l?âme d?Afrique surgissent en plaintes, chansons, rêveries et révoltes. On a fréquemment évoqué le cousinage des complaintes de Damas avec les Paroles de Jacques Prévert, le rapprochement tient à la simplicité de l?expression et à la qualité émotionnelle, mais les mots qui déferlent chez Damas ont un goût de sang fauve, une pulsion de sang noir qui mêle la fureur au désenchantement.

Reviews
Qu'on le veuille ou non, Léon Gontran Dalmas secoue, surtout lorsqu'elle est déclamée. Une poésie puissante et fastueuse qui revient aux sources de la poésie : faite pour être lue à haute voix, une poésie qui s'inscrit dans une tradition perdue de la poésie française, celle de Villon, de Hugo, de Rictus, loin des cénacles. Une telle littérature, qui se découvre au hasard d'un débat parlementaire, nous laisse ébahis devant les trésors méconnus de la poésie française étouffée par la "politique" de nos éditeurs...et des "goûts" nos "critiques littéraires".


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